Journée internationale de la fille : Les évêques du Pakistan appellent à mettre fin aux mariages et conversions forcés

Hier, lundi 11 octobre à l’occasion de la Journée internationale de la fille, la Conférence des évêques catholiques du Pakistan a lancé un appel pour mettre fin au phénomène des mariages forcés, des enlèvements et de la conversion des jeunes filles mineures.
En 2011, l’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré le 11 octobre Journée internationale de la fille, afin de « reconnaître les droits des filles et les obstacles particuliers auxquels elles se heurtent de par le monde ».
L’Agence Fides rapporte qu’à l’occasion de cette journée, la Commission nationale pour la justice et la paix (NCJP), un organe de la Conférence des évêques catholiques du Pakistan, appelle les autorités à prendre des mesures légales pour en finir avec les mariages forcés qui visent particulièrement les jeunes filles issues des minorités religieuses.
Le plaidoyer des évêques rappelle que plus de 1 000 jeunes filles hindoues et chrétiennes sont chaque année victimes « d’enlèvements et de conversions forcées par le biais de mariages forcés ». Il évoque également les réticences du gouvernement à adopter une loi pour endiguer ce phénomène.
Un projet de loi anti-conversion pour lutter contre ce problème croissant est en préparation. Cependant, il a été rejeté à la fin du mois de septembre par le ministère pakistanais des Affaires religieuses et de l’Harmonie interconfessionnelle qui affirmait que la « loi proposée dans sa forme actuelle se heurte à la charia islamique ». Le 27 septembre, le Premier ministre pakistanais, Imran Khan s’était également opposé à cette législation qui selon lui contiendrait des dispositions « en conflit direct avec les enseignements de l’islam ».
Dans leur appel, l’’évêque Samson Shukardin, président de la Commission, le révérend père Emmanuel Yousaf qui est directeur National, et Naeem Yousaf Gill, directeur exécutif, encouragent le gouvernement fédéral à adopter « une position logique et légale conforme à ses obligations internationales et aux dispositions constitutionnelles pour la protection des droits des minorités ».
Ils déplorent que « les filles victimes de cette violence sont confrontées au traumatisme de la séparation de leurs parents et subissent des violences physiques, mentales et émotionnelles » et ajoutent que le crime de conversion forcée « implique de multiples violations des droits de l’homme, tels que la liberté de religion et les droits de l’homme fondamentaux ».
Parmi les jeunes filles victimes de ce phénomène, découvrez sur le site d’InfoChrétienne l’histoire de Chashman âgée de 14 ans, enlevée et mariée de force, qui a été confiée à son agresseur par un tribunal pakistanais. Ou encore celle de Nayab Gill, chrétienne pakistanaise âgée de 13 ans également enlevée et mariée de force.
Camille Westphal Perrier